Tisanes, cataplasmes… les remèdes naturels connaissent un regain d’intérêt. Mais qu’en attendre réellement ?

Alors que vous vous plaignez d’une digestion difficile, votre collègue vous conseille une infusion. Contre la nausée en voiture, votre cousin suggère que vous voyagiez avec un bouquet de persil. Tout le monde, ou presque, semble connaître un remède de grand-mère. Qu’il s’agisse de l’entretien de la maison ou du jardin ou surtout de soigner les petits maux du quotidien. Le Dr Henry Puget, médecin généraliste, spécialiste de la question, auteur, notamment de Mes Remèdes de grand-mère, confirme : « Je suis très régulièrement sollicité sur le sujet, et mes ouvrages connaissent un succès croissant, et ce sans publicité. » Selon le Dr Puget, cet intérêt est « exprimé par des personnes jeunes comme plus âgées, mais en particulier par de jeunes mamans », mues par « une volonté de retour à la nature » en réaction à « un monde marqué par les dangers liés à la pollution ».

Généraliste et donc prescripteur d’une médecine dite « conventionnelle », dans quelles situations le Dr Puget conseille-­t-il des remèdes de grand-mère ? « Il s’agit d’une médecine qui peut être préventive pour certains maux, par exemple pour espacer les crises de cystite, curative pour d’autres, pour éradiquer une crise de foie, ou encore utile pour booster des traitements classiques », détaille-t-il. Et, si l’on n’est pas rapidement soulagé, il faut alors consulter. Le spécialiste a lui-même été initié alors qu’il était enfant et que sa grand-mère soignait ses verrues avec du lait de figue. « Je n’ai pas oublié et, une fois médecin, mon intérêt n’a jamais baissé », confie-t-il.

“Un intérêt lié à une volonté de retour à la nature”

Des recettes naturelles

Les remèdes de grand-mère font appel aux plantes, aux herbes, aux fleurs, aux aliments (lait, œuf, cidre…), aux huiles essentielles et à des gestes simples. Grâce aux études menées par l’industrie pharmaceutique, on sait expliquer selon quels processus ils sont actifs. Si le yaourt soulage en cas de coup de soleil, c’est qu’il contient des ferments lactiques à l’effet apaisant. Si la pâte de coing est indiquée en cas de diarrhée, c’est que la pectine du fruit normalise les contractions de l’intestin. Et si le cassis soulage les jambes lourdes, c’est grâce à sa richesse en flavonoïdes, favorisant la tonicité des veines. Pas de magie donc, mais plutôt une bonne connaissance des ressources naturelles. Il est d’ailleurs fortement conseillé de n’appliquer que les recettes qui ont largement fait leurs preuves afin d’éviter, par exemple, les effets toxiques de certaines plantes médicinales.