Le petit robot Buddy a intégré le service d’hémato-oncologie pédiatrique du CHU de Toulouse depuis le mois de mai. Ludique et intéractif, il permet aux enfants en isolement de renforcer les liens avec leurs familles.

Stella, 13 ans, Alexis, 9 ans et Gabin, 6 ans, sont trois jeunes patients de l’unité d’hémato-oncologie pédiatrique du CHU de Toulouse. Et ils sont les premiers à avoir fait la connaissance de Buddy, un robot haut de 60 centimètres, qui a intégré le service en mai dernier. « Les périodes d’isolement sont difficiles. Elles durent de quatre à six semaines, avec deux visites maximum par jour et seuls les parents de l’enfant sont autorisés à entrer dans la chambre », explique la pédiatre de l’unité, le Dr Cécile Boulanger. Grâce à Buddy, ils peuvent être en contact plus régulier avec leurs proches. Ce projet, a été développé en collaboration avec l’association The Hope of princes Manon, qui finance le robot.

Ludique et intéractif

Buddy passe d’abord quelques jours dans la chambre de l’enfant à l’hôpital. « Cette étape permet une familiarisation avec le robot. L’enfant apprend à le manier, il se balade dans la chambre. Il y a une dimension très ludique, donc on s’est aussi dit que c’était dommage que l’enfant n’en profite pas un peu. »  Ensuite, Buddy s’installe au domicile familial pour le reste de la phase d’isolement. Contrôlé à distance par l’enfant grâce à une tablette, il lui permet de participer à la vie de famille et notamment, de discuter avec les frères et sœurs exclus des visites à l’hôpital. Le dispositif est plus ludique et plus interactif qu’un appel vidéo classique. « L’enfant est en totale autonomie avec le robot. Il se déplace dans la maison, prend des photos, se dirige vers qui il souhaite pour discuter. Une des règles d’utilisation est qu’il ne soit pas utilisé pendant les soins », détaille le Dr Boulanger. Sa petite taille permet même de le transporter aisément hors du domicile, « chez les grands-parents ou spectacle de danse de la grande soeur », ajoute le médecin.

Une étude bientôt lancée

Si les enfants se montrent emballés au moment d’adopter Buddy pour quelques semaines, certains parents peuvent être plus frileux au premier abord. « Certains ne sentent pas à l’aise avec la technologie. D’autres vont avoir peur du côté un peu intrusif du robot dans leur domicile », détaille la pédiatre. Pour mesurer les effets de ce robot de téléprésence, une étude va prochainement être lancée. Elle permettra d’identifier les bienfaits de Buddy sur l’enfant, mais aussi sur la fratrie et le reste de la famille. « Nous allons voir s’il est peut-être plus adapté à une population particulière, ou s’il faut cibler certains âges, indique Cécile Boulanger. Même si les premiers retours sont pour l’instant très bons, nous souhaitons évaluer les impacts socio-psychologiques de Buddy. Nous pensons qu’il agit bénéfiquement sur le moral des patients et sommes convaincus que cela peut les aider à mieux vivre cette étape du traitement. Cette étude va permettre d’en mesurer l’impact. ». Par ailleurs, le service pourrait bientôt se doter d’un deuxième robot. Ce petit frère de Buddy aurait vocation à rester au sein de l’hôpital pour permettre aux enfants en isolement de se rendre virtuellement en salle de jeu ou de participer aux ateliers et autres activités du service.