La Réserve sanitaire, ce sont plusieurs milliers de professionnels du secteur de la santé volontaires. Depuis dix ans, les autorités sanitaires demandent régulièrement l’aide de réservistes sanitaires lors de situations exceptionnelles. Les réservistes interviennent alors en renfort auprès d’un hôpital, d’une ARS, d’une ambassade pour l’aider à passer la crise. La Réserve sanitaire est gérée pour le compte de l’Etat par Santé publique France, l’agence nationale de la santé publique.

C’est en 2007 que la Réserve sanitaire voit le jour, suite à l’épidémie de chikungunya à La Réunion. L’objectif : disposer de professionnels volontaires capables d’être mobilisés très rapidement lors d’une crise sanitaire, pour aider les acteurs de l’offre de soins à assurer leurs missions. Une situation sanitaire exceptionnelle peut générer par exemple un afflux
de patients, d’appels téléphoniques, des difficultés majeures de personnel, ou encore des besoins d’expertise ou de pilotage spécifiques.

La Réserve sanitaire doit donc comporter toutes les compétences susceptibles d’être un jour nécessaires :  médicales, infirmières, managériales, médico-­psychologiques mais aussi épidé­miologiques, de secrétariat, d’ingénierie, etc. Tous les services d’un hôpital doivent pouvoir être aidés : service des urgences bien sûr mais aussi service de régulation médicale, réanimation, biologie, psychiatrie, obstétrique, pédiatrie, gériatrie, etc. La Réserve sanitaire peut aussi aider les autorités locales (agence régionale de santé ou ambassade à l’étranger) à piloter la gestion de la crise.

Un engagement citoyen

L’engagement dans la Réserve sanitaire est une démarche volontaire et un acte citoyen. L’engagement est libre, il n’est pas soumis à l’accord de l’employeur. Cet engagement prend la forme d’un contrat de trois ans. Ce contrat témoigne de la volonté du réserviste d’être contacté en cas de besoin et précise les droits et obligations de la personne en mission. Le contrat d’engagement n’implique aucune obligation de départ en mission (ni aucun droit au départ), d’autant que les missions ne sont jamais connues à l’avance : pour chaque mission, Santé publique France fait appel au volontariat parmi les réservistes enregistrés.

Les missions sont toujours courtes (5 à 10 jours) pour permettre à un nombre suffisant de réservistes de se dégager de leurs obligations professionnelles et personnelles. Si le territoire soumis à la crise a besoin d’aide pendant plusieurs semaines, Santé publique France organise plusieurs équipes qui interviennent chacune à leur tour.  En 2016, la Réserve sanitaire est intervenue au cours de 25 opérations, en majorité en outre-mer, et a mobilisé plus de 480 réservistes. En 2017, la crise Irma a généré à elle seule près de 500 mobilisations. À ce jour, plus de 15 000 professionnels du secteur de la santé se sont enregistrés sur le site Internet.