Publié le 16/06/2022
Photo : Les Pipelettes
Sexualité, contraception : le tchat des sages-femmes pour répondre aux jeunes
Conseiller et orienter les jeunes en matière de santé sexuelle, en ligne, de manière anonyme et gratuite : voilà ce que propose l’association Prévention Sage-Femme, avec le tchat « Les Pipelettes ».
« Comment se passe une consultation gynécologique ? », « J’hésite à avoir mon premier rapport sexuel… », « Quels sont les effets secondaires de la pilule ? » Pour toutes ces questions liées à la santé sexuelle que se posent les jeunes filles, l’association Prévention Sage-Femme a créé un tchat baptisé « Les Pipelettes ». Tous les jours, de manière anonyme et gratuite, des sages-femmes bénévoles conseillent et orientent ces jeunes en quête d’informations.
« Il ne s’agit pas d’une consultation, clarifie immédiatement Caroline Raquin, sage-femme et secrétaire générale de l’association. Nous sommes là pour rassurer, conseiller des jeunes filles qui n’ont pas toujours les bonnes informations et si besoin, les orienter vers un médecin, une sage-femme ou vers le planning familial. Au lycée, les séances d’éducation à la sexualité ne sont pas toujours bien faites alors les jeunes filles se tournent vers internet et la bonne information n’est pas toujours facile à trouver. »
7900 conversations en 9 mois
Le tchat, lancé le 7 avril 2021, est animé par 250 sages-femmes bénévoles, disponibles de 8h à minuit. « On espère être bientôt disponibles 24h sur 24. La nuit peut être un moment privilégié pour parler de ces thèmes-là. Même si on observe pour l’instant que les jeunes se connectent beaucoup dans l’après-midi et le soir jusqu’à 22h », souligne Caroline Raquin qui a étudié la fréquentation du tchat sur la période d’avril à décembre 2021. Pour ces 9 premiers mois d’activité, quelques 7 900 conversations ont eu lieu sur le tchat, le plus souvent avec des jeunes filles entre 15 et 24 ans. « On ne demande pas l’âge des internautes quand ils se connectent. Mais il arrive que l’information soit donnée au fil de la conversation. Certains sont plus jeunes, d’autres plus âgées. Il arrive aussi que nous ayons des garçons », glisse Caroline Raquin.
Des thèmes divers
Concernant les thèmes abordés par les jeunes internautes on trouve en premier lieu la sexualité, avec des questions liées à l’anatomie, au plaisir et aux interrogations concernant un premier rapport sexuel. Les notions de complexe et d’orientation sexuelle reviennent aussi très fréquemment. Les interrogations concernent aussi le suivi gynécologique et la contraception. Les questions liées aux menstruations et au cycle menstruel sont majoritaires dans toutes les tranches d’âge. Les plus jeunes s’inquiètent aussi des leucorhées et des pathologies urogénitales, tandis que les plus de 20 ans cherchent à s’informer sur le déroulé d’une constellation gynécologique ou sur les dépistages.
« A deux ou trois reprises, des jeunes nous ont confié avoir subi des violences sexuelles. Lors de ces conversations les sages-femmes ont réussi, d’abord à faire parler la jeune fille, et ensuite à la convaincre d’en parler à sa mère. Il est même arrivé que la mère se joigne au chat pour parler avec la sage-femme. On ne sait bien sûr pas si elles sont allées jusqu’à la plainte, mais arriver à en parler est un bon début », assure Caroline Raquin. Pour répondre au mieux aux jeunes filles ayant subi des violences, l’association a établi un annuaire qui recense département par département les associations et structures pouvant leur venir en aide. En complément du tchat, « Les Pipelettes » rencontrent les jeunes lors d’interventions des sages-femmes dans les collèges et lycées. Un bus itinérant sur les plages et dans les grands festivals estivaux est par ailleurs en projet.
