À l’annonce de la fermeture des écoles, le jeudi 12 mars, pour lutter contre la propagation du Covid-19, les équipes du centre hospitalier régional (CHR) Metz-Thionville se sont mobilisées pour organiser un dispositif de garde d’urgence des enfants du personnel hospitalier.
Éclairage avec Clémentine Roth, Directrice des ressources humaines et des écoles au CHR Metz-Thionville.

Comment est née cette initiative ?

Le jeudi 12 mars au soir, le président de la République annonce la fermeture de toutes les écoles pour une durée indéterminée. Compte tenu de la situation sanitaire exceptionnelle liée au Covid-19, nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir du personnel absent le lundi matin. Le vendredi 13 mars au matin, la directrice générale du CHR, Marie-Odile Saillard, nous fait part de sa volonté : organiser un dispositif temporaire de garde pour les enfants du personnel du centre hospitalier, le temps que se mette en place la prise en charge spécifique annoncée par le gouvernement pour ces enfants.

De quelle manière l’avez-vous organisée ?

Les délais sont serrés mais les équipes très réactives. Je contacte rapidement les responsables de l’école d’infirmières-puéricultrices du CHR et organise le dispositif avec elles. L’encadrement des enfants sera assuré par les élèves puéricultrices, sous la responsabilité de leurs enseignantes.

Nous diffusons une note de service au personnel hospitalier le vendredi pour annoncer la mise en place de ce dispositif et mettons en place une permanence téléphonique tout le week-end pour que les parents puissent inscrire leurs enfants. Nous précisons que ceux qui n’auraient pas le temps d’inscrire leur enfant pourront tout de même se présenter le lundi matin. Cette épidémie nous pousse à faire en un temps record des choses qui habituellement prennent des semaines : la mise en place de ce dispositif de garde en un week-end en est un exemple. Cela prouve que dans le milieu hospitalier, nous sommes capables de nous mobiliser, de nous rendre utiles dans des délais défiant toute concurrence.

« Cette épidémie nous pousse à faire en un temps record des choses qui habituellement prennent des semaines »

Comment s’est déroulé l’accueil ?

Du lundi 16 mars au mercredi 18 mars, nous avons organisé deux accueils : l’un à Thionville, dans les locaux de l’école d’infirmière, l’autre à Metz, dans un ancien centre de congrès. L’important, pour nous, était que les lieux soient situés à proximité des hôpitaux. L’ensemble du personnel hospitalier pouvait ainsi nous confier ses enfants facilement en allant travailler. Nous avons accueilli une vingtaine d’enfants sur chaque site, âgés de 3 à 12 ans, de 6h30 le matin à 19 heures en soirée. Pour suivre les recommandations sanitaires et répondre aux préoccupations des parents, les enfants étaient séparés en petits groupes de 8 ou 9, animateurs inclus. Des masques pour le personnel, du gel hydroalcoolique, des lingettes bactéricides étaient mis à disposition. Nous avons aussi mobilisé du personnel ménager, pour désinfecter sanitaires, poignées de portes, mobilier et jeux.

Des activités de type périscolaire ont été organisées : jeux de société, de ballon, de peinture, activités manuelles… Le jeudi, les collectivités ont pris en charge les enfants, comme prévu par le gouvernement. Nous avons agi comme un relais, le temps qu’elles puissent s’organiser.