Depuis plusieurs semaines, nombreux sont ceux qui applaudissent les soignantes et les soignants chaque soir pour les remercier de leur dévouement. Mais pour que les soignants puissent ainsi prendre soin des malades, encore faut-il que leurs enfants soient correctement pris en charge. Exemple en Bretagne, où la DRH du Groupe Hospitalier Bretagne Sud a mis en place une cellule de garde d’enfants grâce à un vaste réseau de solidarité.

Début mars. Les premières informations concernant une éventuelle fermeture des écoles circulent. Dans l’esprit des professionnels de santé, la question tourne en boucle : « Si nous sommes réquisitionnés, qui va garder nos enfants ? » Bien avant l’annonce officielle, la DRH du Groupe Hospitalier s’empare de la question. « Le personnel hospitalier est indispensable à la continuité des soins, il nous fallait donc les aider à gérer les implications familiales liées à cette crise, confie Yannick Heulot, directeur de Ressources Humaines du Groupe Hospitalier Bretagne Sud. Dès le 9 mars, nous avons mobilisé, à Lorient, 5 agents de la DRH qui ont fait un roulement pour assurer une permanence téléphonique et répondre aux inquiétudes des agents. Nous les avons informés sur les disponibilités et les horaires des écoles qui allaient pouvoir accueillir leur enfant, en lien avec le rectorat qui s’est montré très réactif. »



Un réseau de baby-sitters professionnels

Néanmoins, parmi les agents ayant un ou des enfants à charge, certains ont eu plus de difficulté à trouver une solution de garde. Pour les enfants en bas âge ou handicapés, par exemple, l’option de la garderie en école était exclue… Pour ces besoins spécifiques, la DRH a mis en place une cellule garde d’enfants. « Nous avons diffusé un message auprès des écoles d’infirmières et d’aide soignantes, mais aussi auprès de l’université de Lorient et sur les réseaux sociaux, pour trouver des personnes susceptibles de faire du baby-sitting, explique Yannick Heulot. Notre appel a été généreusement relayé, si bien que nous avons eu plus de 200 réponses ! Nous avons sélectionné les personnes qui disposaient d’un diplôme, les plus aptes à pouvoir répondre à des besoins particuliers. En tout, ce sont 150 agents qui ont pu trouver une solution de garde grâce à cette cellule, et ainsi assurer leur présence à l’hôpital ». 



Une plateforme d’entraide et de solidarité

Quand une initiative fonctionne aussi bien, autant en profiter ! C’est pourquoi les services proposés sont rapidement allés au-delà du baby-sitting. « Nous avons reçu des appels de particuliers souhaitant proposer aux soignants l’usage d’un logement proche de l’hôpital, ou d’un véhicule en cas de panne. Par ailleurs, un concessionnaire nous a généreusement prêté deux voitures. Nous avons donc relayé ces offres, qui facilitent grandement le quotidien de nos équipes. » La cellule, qui fonctionne encore à plein régime, pourrait aussi donner des idées pour l’avenir. « C’est touchant de constater l’élan de solidarité généré par cette crise, s’enthousiasme Yannick Heulot. Dans le cadre de notre projet « Qualité de vie au Travail », nous comptons bien étudier les solutions mises en place et en tirer des enseignements pour améliorer le quotidien de nos agents. Car c’est évidemment le genre d’initiative qui donne du sens à notre métier. »

Le Groupe Hospitalier Bretagne Sud en bref

  • Il est issu des fusions des Centres Hospitaliers de Bretagne Sud, de Quimperlé, de Port-Louis/Riantec et du Faouët.
  • Il est le 3ème établissement de santé de Bretagne après les 2 CHU
  • 4 700 personnels médicaux et non médicaux y travaillent
  • Il comporte 2 321 lits et place répartis sur 10 sites