Les instituts de formation en soins infirmiers et des aides-soignants du centre hospitalier de Saintonge (Charente-Maritime) se sont dotés d’un équipement moderne afin de permettre à leurs étudiants de mieux appréhender des situations cliniques complexes.

Deux étudiants en formation initiale entrent en binôme dans une chambre de patient pour une visite de routine. Mais cette chambre, faisant partie du laboratoire de simulation, est équipée de micros et de caméras. Le patient – un mannequin grandeur nature et interactif, reproduisant de nombreux signes cliniques – a chuté de son lit. Une situation réelle reproduite ici pour les besoins de formation. Comment vont-ils réagir ? Que vont-ils faire ? Tout sera observé, filmé et décortiqué.

Du virtuel au réel

Le laboratoire de simulation du centre hospitalier se compose d’une chambre de patient, d’une salle de soins et d’un espace sanitaire, chaque zone étant modulable en fonction des objectifs de la séance d’apprentissage. Il comprend également un poste de pilotage, séparé par une vitre sans tain, et une salle de débriefing. Installés dans le poste de pilotage, deux formateurs pilotent le mannequin allongé dans son lit. « On parle à sa place, on le fait tousser, en un mot, on lui donne vie », illustre Virginie Page, formatrice en simulation. À leurs côtés, les étudiants observent silencieusement leurs camarades en action. Une fois cette mini-séance de travail d’environ un quart d’heure terminée, tout le monde se retrouve dans la salle de débriefing. « C’est le moment fondamental de la formation, c’est là qu’on va analyser les décisions de soins qui ont été prises, la façon dont elles ont été appliquées », explique la formatrice

Droit à l’erreur

La formation par la simulation est une méthode innovante où l’outil d’apprentissage fondamental est inhabituel – il s’agit de l’erreur. Les étudiants infirmiers ou aides-soignants, qui n’y ont pas droit dans la vraie vie, peuvent se tromper dans ce cadre virtuel. Leur erreur n’aura pas de conséquence vitale, mais va les aider à mieux intégrer l’enseignement. « Un autre principe de cette formation est la confidentialité. Tout ce qui se passe dans cette chambre de patient reste entre nous. Nous ne sommes là ni pour évaluer ni pour juger. Notre posture est celle de la bienveillance qui favorise l’apprentissage », poursuit Virginie Page.

Depuis l’inauguration du laboratoire de simulation, en mars 2018, un peu plus de 300 élèves y sont passés. Un questionnaire de satisfaction anonyme leur a été remis. On peut y lire des témoignages enthousiasmants. « Leur satisfaction, c’est la nôtre », observe Catherine Chevreux-Dagoret, directrice des soins et coordinatrice des instituts de formation. Elle rappelle les moyens financiers mobilisés : 137 685 euros en investissement (dont environ 50 000 euros provenant de l’Agence régionale de santé) et 51 147 euros en fonctionnement annuel. « Nous répondons ainsi aux besoins sanitaires et médico-sociaux de notre territoire », conclut-elle.