Le 19 novembre 2018, l’hôpital Nord de Saint-Étienne a ouvert une unité d’accueil et de soins pour les personnes sourdes et malentendantes (UASS). Un projet longuement muri et qui a rencontré un succès immédiat.

Rien de plus difficile que d’expliquer à un médecin ses symptômes lorsqu’on ne parle pas la même langue. Il faut se faire aider par un interprète ou un proche, l’information peut être mal comprise ou incomplète, ce qui peut avoir des conséquences sur le diagnostic et la prise en charge médicale.
Conscient de cette situation, l’hôpital Nord de Saint-Étienne a décidé d’ouvrir une unité spécialisée pour les quelque 5 000 personnes sourdes dans la Loire. La première dans le département et la vingtième au niveau national. Mais attention, pas question de se lancer dans l’aventure sans un projet sérieux qui tienne la route. « Toute une équipe de soignants s’est portée volontaire pour se former à la langue des signes durant quatre ans, raconte Myriam Djouder, psychologue et coordinatrice de l’unité UASS 42, qui maîtrise bien la langue des signes et menait depuis plusieurs années des consultations "signées". Il y a eu une réelle mobilisation au sein de l’établissement, qui témoigne d’un bel esprit d’équipe. Et nous avons été aidés par l’expérience d’un médecin généraliste, le docteur Bonnefond, également connu sur Saint-Étienne pour sa pratique de la langue des signes. »

La mobilisation de toute une équipe

Aujourd’hui, une équipe pluridisciplinaire, motivée et engagée, est à la disposition des personnes sourdes et malentendantes plusieurs demi-journées par semaine.
Les demandeurs peuvent prendre rendez-vous par SMS, mail et bientôt par Skype. Médecins généralistes, psychiatre, psychologue, infirmière et assistante sociale sont aidés par deux interprètes et une inter-médiatrice, elle-même sourde, pour l’accueil et la prise en charge de ces patients. « Un interprète peut aussi les accompagner lors de leurs consultations auprès des spécialistes dans l’hôpital ou durant leur temps d’hospitalisation si nécessaire », ajoute Myriam Djouder.

Une offre qui répond à une demande

Après quelques mois, l’unité UASS 42 peut se féliciter de son succès. « Nous avons accueilli plus de 102 patients en trois mois, se réjouit Myriam Djouder. Les patients sont très satisfaits de bénéficier d’une information claire et d’avoir retrouvé leur autonomie. Car ils ne dépendent plus d’un proche pour traduire la communication avec le médecin. » On gagne en intimité et le secret médical est retrouvé. Et pour satisfaire une demande qui ne cesse de croître, l’unité compte bien ouvrir de plus larges créneaux horaires dans la semaine.