Depuis bientôt vingt ans, l’association Horizons Sahel collecte, remet en état et expédie du matériel médical vers le Sénégal. Une œuvre humanitaire et écologique fondée et dirigée par Daniel Millière, ancien ingénieur hospitalier à Vendôme.

Comment est née votre association ?

Tout est parti d’un voyage touristique au Sénégal en 1999. J’ai visité des hôpitaux locaux et j’ai été atterré par le manque de moyens. À l’époque, en France, nos équipements médicaux étaient renouvelés tous les cinq ans et le matériel « ancien » était stocké dans des greniers. Quel gâchis ! J’ai alors eu l’idée de les envoyer dans les hôpitaux au Sénégal.

De l’idée à la réalisation, il n’y a eu qu’un pas ?

Oh non ! J’avais le matériel mais il fallait trouver des fonds pour le transport des containers. Je démarrais de zéro et j’étais seul. Deux personnes au Sénégal m’ont fait confiance et ont financé le premier envoi. Petit à petit, les choses se sont mises en place et j’ai fondé l’association Horizons Sahel en 2007.

Où en êtes-vous aujourd’hui ?

L’association a pris une grande envergure, je n’en reviens pas moi-même ! Nous avons plus de cent adhérents. Une plate-forme logistique de 2 250 m2 près de Vendôme réceptionne les équipements et près de trente bénévoles (aidés par des ingénieurs et des techniciens à la retraite, des étudiants, etc.) trient, remettent en état et expédient le matériel. Entre dix et douze containers de 73m3 partent chaque année dans les hôpitaux, les dispensaires et les postes de santé sénégalais. Matériel médical mais aussi mobilier, dispositifs médicaux… Tout ce dont un établissement de santé a besoin, du petit pansement à l’échographe de pointe, est envoyé là-bas.

Comment fonctionne votre association ?

L’essentiel des fonds provient du Sénégal. Mais nous avons également une aide des éco-organismes d’État en France car notre démarche est écologique : nous donnons une deuxième vie à du matériel médical. Les adhésions et les dons, récoltés lors d’événements, complètent le financement. Quant au matériel collecté, il provient toujours des hôpitaux mais également des professionnels de santé, des centres de HAD (hospitalisation à domicile) et, de plus en plus, des fabricants directement. Nous avons initié une démarche qualité rigoureuse et une traçabilité irréprochable du matériel avec code-barre pour chaque équipement. Une véritable organisation professionnelle !

Quels sont vos projets à venir ?

En novembre 2018, nous avons ouvert un centre de maintenance à Dakar. Des entreprises françaises viennent former les Sénégalais et des échanges entre les deux pays se mettent en place. En France, nous allons investir dans un camion pour faciliter les collectes de matériel. Et nous envisageons de créer un poste salarié. Il est temps également de penser à passer doucement le relais. J’ai 71 ans et cette belle aventure doit continuer et se développer.

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Association Horizons Sahel