En juin 2020, le CHU de Lyon en collaboration avec l’INSA Lyon a créé une plate-forme d’impression 3D, pour pallier les manques d’équipements de protection individuelle pendant la première vague de l’épidémie de COVID. En quelques mois, elle a développé de nombreux autres projets. Explications

Comme beaucoup d’établissements hospitaliers, le CHU de Lyon a souffert de problèmes d’acheminement de matériels au printemps dernier, et notamment de visières de protection pour les soignants. Un élan de solidarité s’est alors mis en place. Particuliers, entreprises, écoles se sont mobilisés pour fournir des solutions d’impression 3D à l’établissement et lui permettre ainsi de produire lui-même ses équipements de protection individuelle. « L’Insa (Institut national des sciences appliquées), a même réussi à obtenir un financement de 20 000 euros de sa Fondation pour l’achat d’imprimantes 3D afin de produire près de 15 000 visières», raconte Peggy Leplat, coordinatrice des projets d’impression 3D au CHU.

D’un élan de solidarité à un vrai partenariat

Ce coup de pouce salutaire s’est ensuite transformé en véritable partenariat. « En mai 2020, à l’issue de la première vague, l’Insa est revenu vers nous pour proposer de mettre à notre disposition ses imprimantes 3D. Et en échange, l’école nous demandait d’intégrer leurs étudiants de dernière année en stage sur cette plate-forme pour développer des projets d’impression 3D en lien avec les problématiques de santé. » Un deal gagnant-gagnant. Le projet Co’Lab a ainsi vu le jour.

Aujourd’hui, cette plate-forme accueille une vingtaine de volontaires du CHU, techniciens et ingénieurs pour la plupart, qui consacrent une demi-journée par semaine à la conception, la modélisation, l’impression de différents produits. Car il ne s’agit plus désormais de réaliser, dans l’urgence, des équipements de protection individuelle, mais bien de développer des projets innovants et d’usage courant dans le monde hospitalier, hors dispositifs médicaux.

De nombreux projets en cours

Co’Lab reste toujours mobilisée autour de la lutte contre l’épidémie, sa vocation de départ, en réalisant des portes-tubes utilisés dans le stockage des tests Covid ou encore des bouchons-pinces pour faciliter les tests PCR. Mais pas seulement. La plate-forme conçoit des outils pédagogiques pour l’aide à la compréhension de l’évolution de certaines maladies rares ; teste des équipements pour les ergothérapeutes ; réalise des pièces détachées non critiques pour des équipements anciens, certes, mais toujours en fonctionnement ; ou encore met au point des modèles anatomiques pour les médecins à des fins pédagogiques auprès de leurs internes. Au total, près d’une centaine de projets, remontés des différents services hospitaliers, occupe les bénévoles de cette plate-forme innovante.

« La crise du Covid a généré un formidable souffle d’innovation dans le domaine de l’impression 3D qui peut répondre à de nombreux besoins du monde de la santé, estime Peggy Leplat. Le modèle économique de la plate-forme Co’Lab est en cours de réflexion, mais elle aura déjà permis d’apporter un vrai progrès. »

Pas de doute : d’un mal, on peut sortir un bien.