Frédéric Dides, de la blouse blanche à la chambre noire

Infirmier anesthésiste le jour, photographe de presse les soirs et les week-ends, Frédéric Dides exerce deux métiers qui semblent ne rien avoir en commun. Sauf, peut-être le sens du contact et le besoin d’être utile. Un trait fort de sa personnalité.

« J’ai parfois l’impression d’être schizophrène ! » lance Frédéric, un sourire aux lèvres. Et il est vrai qu’entre une intervention en bloc opératoire à l’hôpital de Grasse, où il travaille, et la couverture photo d’un déplacement du Premier ministre, difficile de trouver des points communs. Pourtant, c’est cette vie que Frédéric a choisie. Une vie bien remplie mais qui le passionne.

Toujours plus

Frédéric sort de l’école d’infirmier en 2012 et commence à exercer à l’hôpital de Grasse en réanimation. Durant ses temps libres, il aime se consacrer à la photo et s’intéresse beaucoup à l’actualité. C’est en 2015 qu’il achète un appareil de professionnel et décide de se lancer dans le métier de l’image. « En tant que fonctionnaire, je devais faire de la photo d’auteur uniquement car je ne pouvais pas cumuler deux statuts. Mais cela ne me posait pas de problème car mon domaine de prédilection, c’était la photo de presse. » Reste qu’il n’est pas simple d’entrer dans ce milieu sélectif et exigeant. Frédéric va donc commencer modestement. Il suit le maire de sa commune dans ses différents déplacements, couvre des événements sportifs, fait ses débuts dans la communication corporate (notamment au sein de l’hôpital de Grasse), travaille pour un journal gratuit… Objectif : se constituer un book. Et comme si cela ne lui suffisait pas, il s’engage également dans une formation pour devenir IADE, qui le propulse infirmier anesthésiste en 2018. Rien ne semble arrêter ce trentenaire !

L’entrée dans la cour des grands

Puis, un jour il y va au culot. « En mai 2018, j’ai appelé Sipa Press, l’une des plus grandes agences sur le marché. Quinze jours après, on me donnait ma chance : couvrir le Red Bull Air Race à Cannes, une course aérienne internationale. Je devais envoyer 40 images le dimanche soir de la manifestation, à 20 heures… Le lendemain, j’avais un retour positif. »
Et voilà l’infirmier entré dans la cour des grands ! Depuis, les sujets se succèdent : événements sportifs, politiques, sociaux… Frédéric sait et aime tout faire. « Pour l’actualité “chaude”, ce sont des commandes, précise-t-il. Pour le reste, je propose des sujets à des agences ou à d’autres médias. J’aimerais en faire toujours plus. Mais les journées n’ont que 24 heures… »
Infirmier-photographe, voilà une double casquette bien originale. « Si je traite tous les sujets, je souhaiterais me spécialiser, à terme, dans le monde de la santé. C’est mon milieu professionnel d’origine et j’y suis bien. Et je pense que je peux être utile à l’hôpital à travers le soin comme à travers la photo. » Possible que Frédéric, qui se dit lui-même « un peu fêlé, curieux et solitaire », trouve du lien dans ces deux activités. Pas si schizophrène en somme.