Carol Rioche, manipulatrice radio : en première ligne !

Manipulatrice radio au CHR d’Orléans depuis 1997, Carol Rioche exerce un métier essentiel dans la lutte contre l’épidémie de Covid-19.

 « L’imagerie est indispensable au diagnostic et à la confirmation du Covid-19, explique Carol Rioche, manipulatrice radio au CHR d’Orléans. Les équipes du service de radiologie sont en première ligne au contact des patients malades. » Chaque jour, jusqu’à 50 examens peuvent être réalisés. Les effectifs ont été doublés mais le travail reste épuisant, car chronophage. « Ce qui prend le plus de temps, c’est la désinfection de tout le matériel selon un protocole établi et le changement complet de tenue entre chaque patient. D’habitude, pour une radio pulmonaire, il nous faut 10 minutes pour tout préparer. Aujourd’hui, on met facilement 25 minutes », confie la manipulatrice radio.

Un parcours spécifique pour les patients atteints du Covid-19

Désigné centre de référence Covid-19 pour la région Centre Val-de-Loire, le CHR d’Orléans a mis en place un protocole précis, pour lutter contre la maladie. Deux circuits ont été désignés : l’un pour l’accueil des patients présentant des symptômes du virus, l’autre pour le reste des soins. « Lorsqu’un patient qui présente des symptômes sévères du Covid-19 arrive aux urgences, il est d’abord pris en charge par une équipe qui relève ses constantes et pratique les premiers tests. Ensuite, nous lui faisons passer la radio des poumons, pour voir s’il y a une gravité immédiate à gérer, détaille Carol Rioche. Selon les cas, un scanner peut suivre. » Des radios quotidiennes sont également pratiquées sur certains patients testés positifs et gravement atteints. Toutes les radios pulmonaires sont faites directement en chambre, même aux urgences, pour éviter la propagation du virus. « Cela implique une surexposition des manipulateurs aux rayonnements », précise la professionnelle.

L’inquiétude d’être vecteur de transmission

La manipulatrice radio côtoie et accompagne des patients particulièrement angoissés. « On reste auprès d’eux pour les rassurer, on leur dit qu’ils sont bien pris en charge, que ça va aller. » Chez les soignants aussi, l’inquiétude pèse. « Beaucoup d’entre nous craignent d’être vecteur de transmission du virus auprès de notre famille. Chez moi, je prends des précautions et dors dans un endroit isolé », rapporte Carol Rioche. Heureusement, elle peut compter sur une équipe soudée, qui se soutient. Pour l’instant, des roulements ont été mis en place, pour éviter l’épuisement. Si besoin, des renforts pourront être appelés, du secteur privé.