Michel Joannas, un vaguemestre en mouvement

Au Centre hospitalier spécialisé de Savoie, Michel Joannas travaille au service du courrier, depuis plus de trente ans. Tous les jours, il fait la navette entre Bassens et Chambéry, chargé de lettres, de dossiers, de matériel médical. Dans son métier, il aime la liberté.

A 64 ans, Michel Joannas est toujours d’aplomb, plein d’énergie. Sa journée commence par le tri, puis la distribution du courrier dans les boîtes à lettres des différents services. Il roule lentement sur les allées du parc entre les bâtiments du centre hospitalier. Entre 10 et 15 kilos de courrier passe par ses mains tous les jours. « Il y a les recommandés à préparer, ceux à remettre en main propre », ajoute-t-il. Puis, la voiture chargée à ras bord, il part vers Chambéry, à une dizaine de kilomètres. Il poste le courrier préparé la veille, dépose les analyses médicales, se rend dans diverses institutions pour faire signer des documents pour les patients de l’hôpital psychiatrique : la Direction départementale des affaires sociales, la préfecture, le tribunal. Il fait le tour des magasins pour récupérer le matériel médical pour l’économat, le service qui gère les achats. « Il faut tout le temps tourner, à droite, à gauche, faire des créneaux pour se garer, pour repartir… Mais j’aime bien rouler. » L’après-midi, il affranchit le courrier à l’aide d’une machine. Et ne manque jamais l’occasion de faire une blague pour égayer les collègues.

Du gouvernail au volant

Après son CAP de plombier-chauffagiste, ce pur Savoyard décide de faire son service militaire dans la marine, un univers opposé à celui de la montagne. « Je suis un aventurier dans l’âme », sourit-il. Il y obtient le permis poids lourd et, à son retour, prend le volant du camion d’une entreprise de déménagement. Puis, il se met à son compte, chauffeur dans la maçonnerie. En 1981, il est recruté par l’hôpital psychiatrique de Bassens, au départ à la cuisine, homme à tout faire, éplucher, découper, laver, il intègre ensuite le garage, dont dépend le service courrier. Il a élevé quatre enfants et se délecte aujourd’hui de ses deux petits-enfants. « Ce que j’aime le plus dans mon travail c’est la liberté, l’autonomie », conclut-il.