Véronique Herouard, diététicienne aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg

Depuis 1990, Véronique exerce en qualité de diététicienne au sein des Hôpitaux universitaires de Strasbourg. Un travail varié, en étroite relation avec le patient et toutes les équipes : médicales, soignantes et logistiques.

Oncologie, pédiatrie, pneumologie, cardiologie, mais aussi chirurgie thoracique, ou encore direction de la qualité… depuis son entrée aux Hôpitaux Universitaires, Véronique a exercé dans tous ces services, en tant que rééducatrice médicale technique. « C’est un métier passionnant car il combine différentes approches : préventive, palliative ou éducative », confie-t-elle. Aujourd’hui, elle évolue au sein du pôle gériatrie. Elle intervient sur prescription médicale auprès des patients. Son objectif : assurer une alimentation adaptée aux besoins thérapeutiques dans le respect des habitudes et des capacités du patient. Concrètement, Véronique commence par recueillir tout un tas de données sur ce dernier : le motif de son admission, ses antécédents médico-chirurgicaux, son contexte familial et social… Elle le rencontre, ainsi que son entourage suivant son degré d’autonomie, et compte-tenu de tous ces éléments, adapte une commande repas.

« Mes maîtres mots : confort, sécurité et plaisir du patient »

« Une fois que le diagnostic est posé, explique-t-elle, intolérance alimentaire, dénutrition, inconfort digestif, etc., je mets en place un plan d’actions avec des objectifs précis, et j’évalue, au fil du temps, si son état s’améliore, en réadaptant si besoin. » Sens de l’écoute, empathie, souplesse et adaptabilité font donc partie des qualités indispensables. « Les échanges avec les patients sont très importants, poursuit – elle. La bienveillance est au cœur de notre profession qui a beaucoup évolué. On prend en considération leurs préférences alimentaires, mais aussi leurs croyances, et même leurs capacités financières. Les programmes proposés doivent être réalistes par rapport à la situation globale du patient, afin que ce dernier puisse se l’approprier et continuer de suivre nos recommandations à la sortie de l’hôpital. »

Un travail collaboratif

Le goût du travail d’équipe est également essentiel. « En réanimation par exemple, notre travail se base sur l’observation clinique. Les échanges avec l’équipe médicale et soignante sont des indicateurs précieux. Et chaque décision est prise en accord avec l’équipe pluridisciplinaire. »  Des échanges qui englobent aussi les services logistiques de la restauration. « Aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, on a la chance de disposer d’une cuisine traditionnelle avec un service sur assiette. Pour les personnes qui ne réussissent plus à manger avec des couverts, on peut ainsi adapter la texture pour faire du manger main, avec de petites bouchées. Sur le plan de la dignité, continuer de pouvoir manger seul est essentiel. »

Quant aux difficultés du métier, pour Véronique c’est sans hésitation la demande de plus en plus forte de traçabilité. « Tous nos actes doivent être consignés dans un dossier, un travail de synthèse qui prend du temps ». Une difficulté qui n’entache pas les nombreuses satisfactions. « Réussir à redonner de l’autonomie à un patient touché par une pathologie chronique ou un accident de parcours est une de mes plus grandes fiertés », conclut la diététicienne.