À l’hôpital Sainte Musse de Toulon, les brancardiers sont le fil rouge entre les différents services, de jour comme de nuit.

Cyril, le brancardier de nuit, marche d’un pas rapide. Les minutes sont comptées. On l’attend pour mener un patient au bloc opératoire. Au même moment, un message s’affiche sur son smartphone professionnel : une nouvelle mission l’attend en chirurgie pédiatrique. Depuis décembre dernier, les brancardiers sont équipés de smartphones connectés avec un logiciel de gestion de demandes de brancardage. Valérie Lafay, cadre de santé du service, précise : « Le déploiement du logiciel a permis d’améliorer la réponse donnée aux demandes de transport en termes de sécurité (identitovigilance…) et d’efficience (diminution des temps d’attente et optimisation des temps de parcours des brancardiers). » L’hôpital Sainte Musse a une surface de plancher équivalente au château de Versailles. Les brancardiers parcourent plus de 20 kilomètres quotidiennement.

“ Nous sommes aussi là pour accompagner les malades, pour les rassurer. ”

La nuit, alors que le temps semble s’arrêter, seul leur va-et-vient rompt le silence. « La nuit, nous sommes moins nombreux, et on se soutient tous, témoigne Magali, auxiliaire de puériculture. On se sent solidaires. »

Ce soir-là, Cyril transitera entre unités de soins, secteurs opérationnels, urgences et chambre mortuaire. Depuis maintenant deux ans, il accompagne les malades la nuit. Auparavant, il a passé quelque temps aux urgences, où Il a découvert le métier de brancardier. Cette réorientation à 36 ans passés fait suite à la fermeture de l’usine d’optique dans laquelle il assurait la maintenance. « Jamais je n’aurais imaginé un jour ­travailler dans un hôpital, pourtant, aujourd’hui, je suis amoureux de mon métier », explique-t-il. Comme son collègue, Ben, qui chantonne La Bohème d’Aznavour, Cyril tente de rassurer les patients à sa manière : « Notre rôle ce n’est pas seulement de pousser un brancard. Nous sommes aussi là pour accompagner les malades, les surveiller et les rassurer ».

Le jour se lève, la journée de travail de Cyril s’achève. Demain, il reviendra, animé par la même envie, celle d’aider les autres.