Publié le 24/05/2017
Photos Jérome Sevrette/Andia
24h avec Nicolas, infirmier en équipe mobile psychiatrie et précarité
Créée en 2001, l’équipe mobile de psychiatrie du CH Guillaume-Régnier (Rennes) part à la rencontre des publics confrontés à des difficultés psycho-sociales. Une démarche menée en étroite collaboration avec les travailleurs sociaux. Rencontre avec Nicolas Brouat, infirmier en psychiatrie.
Lundi matin 9h. Nicolas Brouat arrive à l’hôpital. Il retrouve, pour leur réunion hebdomadaire, l’équipe composée de deux psychologues, deux infirmiers et un psychiatre. Dans l’après-midi, les deux infirmiers partiront sur le terrain. Chacun a en charge une zone délimitée : Rennes ville pour le premier, Rennes métropole pour le second. « Des situations à risques nous sont signalées par les assistantes sociales, les CCAS, les centres d’hébergement, les entreprises d'insertion… Et nous nous rendons dans ces différentes structures pour accueillir, évaluer et orienter les personnes en difficulté et faciliter l'accès aux soins », explique Nicolas. Les psychologues de l'équipe sont eux aussi amenés à se déplacer dans ces institutions.
Un contexte difficile
C’est dans les années 1980, sous l’impulsion de personnalités comme Coluche ou l’abbé Pierre, que l’Etat prend conscience qu’une frange de la population n’a pas accès aux soins. La démarche du « aller vers » est lancée, et les équipes mobiles en psychiatrie voient progressivement le jour. Pas facile pour autant de mener à bien cette mission. « Les situations sont de plus en plus complexes et la problématique des migrants vient s’ajouter à un contexte déjà compliqué », constate Nicolas, au volant de sa voiture de fonction.
"Nous nous rendons dans différentes structures pour accueillir, évaluer et orienter les personnes en difficulté et faciliter l'accès aux soins."L’infirmier prend la direction du Centre départemental d’action sociale (CDAS). Il a rendez-vous avec Stéphanie, assistante sociale, et une femme en souffrance. Tous deux vont tenter de cerner les problèmes de cette patiente pour l’orienter vers les bons interlocuteurs. « Mon rôle se situe sur le plan de la santé mentale », précise Nicolas. Ce premier rendez-vous marque le début d’une semaine bien chargée où vont s’alterner rencontres, contacts téléphoniques, études des dossiers. Comme ses collègues, Nicolas est un homme de terrain, mû par le désir de mettre ses compétences au service du public qui, du fait de la précarisation des institutions et des services publics, se retrouve de plus en plus éloigné du système de soins.