Marie Schwebel est ergothérapeute au sein du service chirurgie de la main et du poignet des hôpitaux universitaires de Strasbourg. Elle a reçu le 3e prix de Bourse C.G.O.S 2018 pour son engagement dans l’association Bretz’selle, qui promeut l’usage du vélo à travers la mise en place d’ateliers d’autoréparation de vélo et d’autres activités à visée sociale.

Vous vous êtes engagée dans l’association Bretz’selle peu après sa création en 2010. Pourquoi ?

J’aime faire du vélo pour le côté sportif, mais ce moyen de transport permet aussi de répondre à des problématiques de santé publique liées à la qualité de l’air et à la sédentarité. J’aime l’ambiance dans nos ateliers d’autoréparation, la convivialité qui s’installe entre les bénévoles et les habitants des quartiers qui viennent réparer leur vélo. Nous avons plus de 1 000 adhérents à l’atelier du centre de Strasbourg.

Quelle est la forme de votre engagement ?

Au début, j’ai participé à la Fête du vélo, puis j’ai commencé à assurer des permanences dans l’atelier. En 2015, j’ai été élue au comité directeur, en charge des festivités puis des déchets. À ce titre, je m’occupe notamment de la question des pneus de vélo en fin de vie. Nous cherchons à créer une nouvelle filière pour leur recyclage. Je fais également le lien avec Joakim Couchoud, porteur du projet Sikle, qui consiste à récupérer les déchets organiques des restaurateurs de Strasbourg à vélo, et à les composter. Nous soutenons ce projet de façon logistique et financière.

Quelles sont les autres activités de Bretz’selle ?

Nous nous rendons dans les écoles pour sensibiliser les enfants à l’environnement et à la réparation de vélos. Pendant les vacances scolaires, nous accueillons aussi des enfants à l’atelier, il s’agit des stages « les petites mains dans le cambouis ». Nous effectuons également des prestations en entreprise pour sensibiliser les salariés à ces mêmes questions. Nous avons organisé une journée de formation pour les demandeurs d’asile et avons réussi à trouver les fonds pour leur offrir un vélo. Nous avons créé un Cyclowatt, un vélo qui peut produire de la musique, de la lumière, des bulles de savon. Nous le louons pour des animations pour sensibiliser les gens à l’énergie produite en pédalant.

Comment conciliez-vous votre activité au sein de l’association et votre métier d’ergothérapeute ?

Une partie de l’hôpital, dont mon service, doit déménager dans le quartier de Hautepierre. Le parking de voitures existant est trop chargé. C’est donc le moment opportun pour faire la promotion du vélo et faciliter la vie des cyclistes. Nous sommes déjà présents dans ce quartier l’été, auprès des enfants et leurs familles. Il s’agit maintenant de toucher les salariés de l’hôpital. En effet, la part modale du vélo est faible mais beaucoup de salariés se sont dits prêts à changer de mode de transport.

Comment avez-vous reçu la nouvelle du prix de la Bourse C.G.O.S ?

J’ai été très heureuse. Nous allons investir la somme gagnée dans l’achat d’une Mécano Box et d’une pompe en libre-service à proximité de l’hôpital, au sein du quartier de Hautepierre. Elle permettra une rencontre entre les habitants et les salariés de l'hôpital autour du vélo et encouragera l'utilisation du vélo par tous.